Monday, July 25, 2005


Introduction. (0)  Posted by Picasa

Introduction. – (0)

(Ecrit le samedi 23 juillet 2005.)
Il n’est pas venu.
Lorsque le train a quitté la gare, je l’ai presque attendu. Je dis presque, parce que je savais que ce matin, en lui envoyant un message – « Mon tgv part à 8h.27. Si par hasard tu veux me faire un adieu mystique, romantique et anonyme… » – je n’allais probablement pas le réveiller de son cocktail alcool/barbituriques de la veille au soir. Il m’avait prévenu. Il m’avait dit : une prochaine fois.
En quelques heures et constatations, ce n’est finalement qu’une histoire de messages. Lorsque Law m’a tout à l’heure demandé, à 23h.28 : « Tom ma apelé 2 sicile et ma 2manD 2 t nvelles : je me suis sentie coupabl 2 ne pvoir répondre…dc comen vas-tu ? », j’ai répondu : « Fort bien. La solitude est un doux fardeau lors que la compagnie me pèse. Et toi ? Et lui ?... » A 00h.05, j’avais ma réponse : « Je parlais avec law et je lui ai demandé 2 t news, elle m’a renvoyé à toi, alor voilà, seras-tu avignonais 7 année (nicolas, c ça ?). Moi sui en sicile, il fait enfin une chaleur acceptable, me sui réfugié ds la montagne. Je t’embrasse discrètement sur le coin d lèvres. Tom »
Le cours des choses me paraît souvent arbitraire, comme à tout le monde, je présume, du moment qu’il se métamorphose en des possibilités qu’on n’aurait pas imaginées – ou plus simplement, voulues. Lorsque je suis parti à Bordeaux, j’ai vraiment imaginé moins que voulu que je verrais D., mais il n’était pas en état d’assurer la représentation de lui-même. En me promenant dans la ville, j’ai vu des silhouettes aux contours incertains habillées de souvenirs précis. Lorsque je suis parti à Avignon, début Juillet, pour rencontrer Nicolas, Tom en revenait. En passant par Paris, j’ai à peine eu le temps de voir Y. qu’il était déjà parti pour la Californie… Et un jour avant, E. partait pour la Floride sans que l’on se fut donné le temps de tout se dire. Ce soir, en allant boire un verre après un dîner fort agréable avec L., j’ai vu L.² à la terrasse de l’endroit où nous nous étions installés. Il n’était pas celui que j’aurais imaginé voir à ce moment précis et surtout, je n’aurais pas cru qu’il répondrait à mon salut par un signe de tête presque gêné. Si, à sa place, un ex m’avait à moitié assassiné par écrit comme je l’ai fait récemment, sans doute aurais-je provoqué une confrontation pour avoir un brin d’explication supplémentaire ou, tout au contraire, l’aurais-je superbement ignoré.
Mais ni lui, ni moi ne sommes des gens d’oubli. Je ne suis pas sûr au demeurant qu’il s’agisse d’un compliment. Il vaut mieux savoir avec discrétion qu’ignorer avec emphase.
Quand le souvenir devient-il un regret ?... Le mot regret me rappelle très vite un dicton que L.², justement, tenait de sa mère : « Il vaut mieux avoir des remords que des regrets, ça dure moins longtemps. » A moins que ce ne soit l’inverse. J’écoute le cinquième album d’Autechre, celui qui ne porte pas de nom, sans doute meilleur d’après moi (et G. aussi, je crois) que Confield. Mais ce n’est qu’un point de vue. En m’endormant, je ne saurais pas dire si cette semaine fut aussi exquise que je l’ai cru en rentrant. Il me semble avoir vécu un peu par procuration des moments du passé, un peu par dépit des instants non supposés ; par regret des espoirs de lendemain et par remord, des souvenirs inchangeables. Tout ceci nous renvoie à ce détestable empirisme, où selon Hume, toute idée copie une impression. Peut-être que la solution pour préserver les choses intactes, c’est d’oublier leur souvenir et d’ignorer leur nom ?... Je retourne à la phénoménologie où la nature de la connaissance n’est fondée sur aucune théorie.
Percevez. L’heure de l’analyse sonnera comme un répit définitif.
W***