Wednesday, November 16, 2005

Espérance, espoir. – (5)

Probabilités : l’espérance mathématique d’une variable aléatoire discrète consiste en la moyenne arithmétique des valeurs possibles d’une variable, pondérées par leur probabilité.

Humanités : l’espoir psychologique d’un invariable certain et continu consiste en la moyenne hypothétique des attentes improbables d’un autre invariable, dérelativisées par leur possibilité.

Qu’est-ce que l’espoir ?...

L’espoir a, tout d’abord, une cause et une destination, puis une condition de facteur d’atteinte.

La cause peut être impliquée par le hasard. L’espoir est ensuite conditionné par l’attente, puis l’attente détermine une destination. La destination, seule, est invariable : elle finalise l’espérance. L’espérance réside dans l’accomplissement d’une problématique de l’espoir et, dans cette mesure, elle est un produit fini – nous pouvons même dire que l’espérance est un concept qui se suffit à lui-même dans un circuit fermé : si le circuit est préalablement établi et qu’il répond à un schéma logique et précis, sa fin – autant que son contraire – sont identifiables.

L’espoir donc, si sa cause peut être indéterminée, sa destination est au moins invariable.

La seule variable qui peut se modifier selon notre propre volonté réside dans le facteur d’atteinte de l’espérance : si cette espérance ne dépend que d’un facteur personnel, la personne peut modifier son propre comportement afin de réduire la condition d’attente. Si le facteur d’atteinte de l’espérance dépend de personnes diverses, la personne seule concernée par l’espoir peut interagir avec ces autres personnes afin d’accélérer le processus de l’accomplissement de l’espérance. Il en va de même sur les multiples autres éléments extérieurs favorisant (ou défavorisant) ledit processus : la plupart sont modifiables selon les agissements, parfois rendus complexes, de notre propre volonté.

Le seul facteur non modifiable de l’attente est le temps. Si l’espérance est seulement subordonnée au temps, il n’y pas d’autres possibilités que de laisser courir cette attente et d’attendre sa résolution dans la fin d’un délai, possiblement inconnu dans ses proportions.

Nous sommes parfois jetés dans des situations où se crée un espoir qui, dans l’empressement dérouté d’une subjectivation, se meut en espérance : tout est pesé, analysé, conditionné dans la subordination des hypothèses de conclusions envisageables. Au terme des facteurs d’atteinte de l’espérance, cette dernière peut donc ne pas s’accomplir, mais son résultat était attendu ; de même, l’espérance peut s’accomplir, mais toujours dans le conditionnement d’une probabilité.

L’espoir n’a rien de surprenant. C’est une manière courante, usuelle de se donner le temps de vouloir les choses. C’est un procédé honteux de notre conscience de laisser les choses extérieures à notre atteinte (ou même parfois, possiblement atteignables) se réaliser selon un ordre envisagé comme plus grand et supposé hasardeux, auquel on attribuera le mérite, ou le démérite, du résultat d’une espérance.

Nos intelligences détruisent tout, même la nature de leur développement.

Il ne nous reste rien. Plus rien.

Même l’espoir meurt dans sa formulation –et le désespoir nous terrasse dans sa découverte.

W***