Tuesday, March 07, 2006

Courte lettre à Lt

« J’ai remis ta chemise. Deux fois déjà – puisque le temps s’y est prêté. J’ai remis ta chemise et bien sûr, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à toi, et évidemment, à l’attitude que j’ai eue avec toi. J’ai été vexé parce que tu m’as résisté, j’ai eu peur parce que les limites de ma culture semblaient être les bases de la tienne, parce mon orgueil s’est froissé de tout cela. En ce moment, je réfléchis, un peu plus que d’ordinaire du moins. Je remarque avec dépit que les réactions que j’avais prises pour des traits d’esprit, un magnifique panache n’étaient que des caprices sans but, des moyens détournés et brutaux pour interrompre les situations qui ne me convenaient pas, ou plus ; c’est donc à ce moment-là que je devrais m’excuser n’est-ce pas ?... Mais c’est toujours aussi difficile et j’ai encore l’audace de croire que seul mon âge peut justifier mes comportements puérils ; et mon discours terrorisé sur les trappes temporelles, mon habitude de faire n’importe quoi, n’importe quand, juste parce que j’ai l’impression qu’il n’y a jamais de moment assez juste, assez proche de l’idée que j’avais de lui. Oui, il faudrait que je m’excuse – mais je te laisse analyser ce conditionnel. Je ne peux plus me retrancher, maintenant, que derrière ta bonne volonté en me disant que la mienne – te rendre ta chemise, par exemple ? – suffira à effacer les gribouillis de l’écran magique. W*** »

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