Thursday, April 20, 2006

“Birds flying high, you know how I feel…”

Le fait d’être de bonne humeur permet de réfléchir autrement – jusque là, ce n’est pas une découverte – ainsi qu’il nous permet, d’après moi, de donner un autre sens à ce que nous jugeons, dans notre état de conscience habituel (c’est-à-dire qui n’est pas précisément tourné vers la félicité ou la mélancolie mais simplement, peut-être, influencé par un optimisme/pessimisme propre à chacun), entendons, son état habituel d’ « être ».

Sur le fait de manger un steak, par exemple, l’habitude jugera de sa tendreté, la félicité (la « bonne humeur » évoquée supra) jugera de son goût et provoquera une connaissance, un questionnement ouvert sur ledit steak – sa provenance, son conditionnement, sa préparation – et la mélancolie (substitut synonymique impropre mais poétique de la « mauvaise humeur ») s’attachera à critiquer la cuisson : la cuisson a ceci de n’être jamais correcte, du moins dans le temps (ou de l’être, donc, de façon très brève). La viande refroidit à la même vitesse, qu’on soit de bonne ou mauvaise humeur, qu’on aime sa viande très cuite ou bleue (et dans ce cas-là, elle sera froide plus vite, puisque sa cuisson aura été plus courte) ; mais le mélancolique, dans son soin de projeter sur chaque sujet ou objet son état de conscience, ne remarquera que la cuisson – s’il n’a pas de raisons de critiquer les autres attributs du steak, dans la mesure bien sûr où il resterait, tout au long de sa considération, de bonne foi.

Notre existence n’est, pour ainsi dire, qu’un gros steak.

Les mélancoliques trouveront toujours la faille dans laquelle se faufiler pour l’agrandir davantage, en faire la déclaration béante dans le temps, la plaie incurable de leurs âmes, le chuchotement continu dans le silence de leurs esprits. A l’inverse ceux qui baignent dans la félicité ne verront pas cette faille, où s’ils la voient, lui accorderont peu d’importance – mais la masquer, où ma camoufler, serait risquer de glisser dans l’attitude non négligeable, mais tellement artificielle, de positivisme forcée.

Euh...

...Dites donc, c’est que je ne me rappelle plus où je voulais en venir, moi !...

W***

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